Taser
D'apparence annodine, nous avons souvent droit à une démonstration de son efficacité sur les mannequins en plastique qui ne crient pas lorsqu'ils souffrent. Peut-être aurait-il fallu nous montrer comment un être humain réagit à cette arme, étant donné qu'elle n'est pas censée être utilisée sur des mannequins en plastique. Ou peut-être que les cris de la victime pendant le journal télévisé de 20h auraient effrayé nos familles en plein dîner.
Le but de cette arme (le "pistolet à impulsion électrique") était donc d'éviter les cas de légitime défense où un suspect était abattu sans jamais pouvoir nous répondre s'il comptait, oui ou non, agresser les agents de la sécurité. La solution est donc maintenant de paralyser les personnes, les menotter, puis poser les questions. Le problème est que, puisque l'arme n'abattra pas la victime, elle permet de faire ressortir le côté sadique de certains agents de la sécurité. La bavure est toujours présente. De plus, il serait plus dangereux pour les personnes disposant d'un pacemaker. La méthode serait de demander d'abord si le suspect a un pacemaker, sortir le taser s'il n'en possède pas, paralyser puis reprendre l'interrogation. Plutôt compliqué...
Amnesty International a recensé des cas de décès dus à l'usage de taser, pourtant cela n'est pas abordé au JT. Les cas de débordements parfois. Ce soir, nous avons pu entendre les cris d'une femme qui, après avoir trop bu, a été tasé sept fois lors d'un contrôle sur la route, à chaque fois dans une sublime mélodie de cris de douleur. Bien sûr, justice a été faite. La jeune femme est inculpée par l'agent pour "coups et blessures" - il est vrai que menottée et tazée, elle devait frapper très fort - et l'agent a pu prendre quelques jours de congé - pour que nous oublions les évenements - tout en gardant son salaire. La justice à l'américaine.
